Les bonnes pratiques : 1 – Organisation

Christophemorin/ août 1, 2017/ Emballages Magazine/ 0 comments

Un feuilleton conçu en deux épisodes par Christophe Morin. Lauréat de Stratégies Emballages en juin 2014, Christophe Morin, à la tête de Pack Agile, est expert en emballages et consultant. Spécialisé à l’origine dans les questions d’environnement et d’écoconception, il est aujourd’hui un généraliste de l’emballage.

1 – Organisation : Qui fait quoi ? Guerre de services ?

Le contexte

Les relations entre services sont parfois (souvent ?) complexes, en particulier lorsqu’on constate des dysfonctionnements ou quand vient le moment d’une décision importante. Les symptômes sont vite identifiés : reproches, agressivité, invectives…

On retrouve traditionnellement la relation triangulaire entre les achats, la production et le marketing, où chacun reproche à l’autre sa raison d’être, se sentant empêché d’atteindre ses objectifs propres. On entend fréquemment : « Le marketing, ces « oui-oui créatifs » qui sont si loin du terrain et ne comprennent rien à nos contraintes ! » ; « Les achats, ces picsous qui ne voient que la dépense, ne gèrent pas les problèmes techniques ou ne perçoivent pas la valeur ajoutée ! » ; ou encore « La production, ces calimeros qui ne font que se plaindre du changement et sont allergiques à l’innovation ! ».

Le constat

Prendre une décision dans ces conditions n’est pas simple ! L’emballage est une fonction transversale par excellence. Il touche tous les services de l’entreprise. Achat, marketing, qualité, industrialisation, production, sécurité et environnement, tous ses services sont des « clients internes » du service packaging. Si ce dernier est courant dans les grandes sociétés, il reste rare dans les petites et moyennes entreprises (PME). La fonction emballage peut être localisée aux achats, à la recherche et développement (R&D), à la production, au marketing, voire gérée par un responsable d’atelier.

Il y a donc une multitude d’organisations possibles et, par conséquent, une multitude de pratiques. C’est cette organisation qui dessine le périmètre des responsabilités, le champ des compétences et l’orientation de la fonction. Une chose est certaine : la vision de la fonction packaging sera très influencée (ou connotée) selon son positionnement dans l’entreprise, au profit de l’un et au détriment des autres. C’est là que les effets se font sentir.

La solution

Une fonction packaging neutre assure une vulgarisation technique, scientifique, économique ainsi que réglementaire et met de l’huile dans les rouages de l’entreprise. De ce fait, avec un regard objectif, critique, elle peut jouer un rôle de coordination et de médiation, facilitant une vue d’ensemble au service de l’entreprise. Pour simplifier les décisions, certains outils peuvent être développés en interne. Par exemple, une bonne pratique consiste à mettre au point un outil d’évaluation de concept d’emballage. Le principe : pour chaque axe stratégique de l’emballage marketing, économique, technologique, environnemental ou réglementaire –, le groupe projet identifie quatre à cinq critères qui sont pondérés, puis évalués.

À l’issue de l’exercice, le concept se voit attribuer une note. La comparaison devient plus factuelle, plus claire, et plus compréhensible. Le recours à ce genre d’outil implique l’écoute des contraintes de chacun de même qu’un dialogue permanent et bienveillant entre les parties. À terme, cette pratique permet de fédérer et de faire émerger un consensus collectif fort.

Source : Emballages Magazine I Juin-Juillet 2017

Illustrations : Vincent Motron

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