Les bonnes pratiques : 4 – Opération de maintenance

Christophemorin/ août 4, 2017/ Emballages Magazine/ 0 comments

Un feuilleton conçu en deux épisodes par Christophe Morin. Lauréat de Stratégies Emballages en juin 2014, Christophe Morin, à la tête de Pack Agile, est expert en emballages et consultant. Spécialisé à l’origine dans les questions d’environnement et d’écoconception, il est aujourd’hui un généraliste de l’emballage.

4 – Une opération de maintenance peut avoir des conséquences…

Le contexte

Dans un atelier de conditionnement, on s’interroge sur la recrudescence de problèmes sur une ligne de thermoformage et d’operculage. Sur un lot, la pelabilité n’est plus possible, sur un autre, on constate que le film d’operculage n’est pas bien soudé sur la barquette ou que le film inférieur se délamine. Selon le conducteur, les paramètres de scellage n’ont pas changé, mais on apprend qu’une opération de maintenance a eu lieu tout récemment.

Après vérification de la nature de l’intervention, on décide de vérifier des paramètres « complémentaires ». On remarque alors que la pression de scellage a augmenté de 4 à 6 bars. Bilan : une surexposition du film à la température et à une forte pression a contribué à « casser » la structure du film. Les couches pelables ou scellantes ont flué et ne permettent plus d’assurer leur fonctionnalité. Parfois, la forte pression délamine le film rigide inférieur, ce qui constitue un risque pour les propriétés barrière de l’emballage et pour la durée de vie du produit.

Le constat

Certaines opérations de maintenance ont quelquefois un impact sur le comportement du couple emballage-machine. En l’occurrence, une soudure se caractérise par trois paramètres distincts : le temps, la température et la pression. Les paramètres comme le temps de scellage et la température sont affichés dans les programmes. En revanche, la pression de scellage n’apparaît pas. Elle est considérée par les constructeurs comme une donnée fixe. Ce paramètre se règle par un simple manomètre, souvent placé sous l’armoire électrique de la machine. Il arrive que cette donnée change, notamment pour limiter les problèmes de planéité de scellage, lorsque l’outillage vieillit. L’intention semble bonne, mais l’impact de l’évolution de ce paramètre est très important : le changement d’une pression de scellage a des conséquences irrémédiables sur la qualité de soudure. C’est le dénominateur commun de toutes les solutions techniques validées sur la ligne de conditionnement.

La situation pourrait être simple à gérer s’il n’y avait qu’un seul type de film, et donc un seul programme à vérifier. La diversité des films à passer sur une machine est telle qu’il n’est pas rare de voir une dizaine de programmes différents. On ne peut ignorer la complexité croissante des solutions de films que nos équipements doivent prendre en charge. Entre les films d’operculage coextrudés de 25 μm, les films laminés de 52 μm et plus encore, les films neutres ou imprimés, les films soudants ou pelables, les films pelables repositionnables, la formulation d’un fournisseur, la complexité peut devenir difficile à gérer, en particulier sur la ligne de conditionnement. Il faut être réaliste : exiger un seul et unique programme sur sa machine pour gérer cette complexité relève de l’utopie. En effet, chaque solution a un comportement différent à la soudure.

La solution

En premier lieu, il est important de sensibiliser la maintenance sur les changements critiques qui peuvent avoir une influence sur l’étanchéité et l’intégrité des emballages. Dès lors, il faut assurer et maintenir une bonne communication entre les services opérationnels : la maintenance, le conditionnement ou la qualité. Si un paramètre critique comme la pression de scellages évolue, il faut valider l’intégralité des solutions techniques assumées par la machine. C’est-à-dire s’assurer de la bonne adéquation des nouveaux paramètres de scellage pour tous les programmes de la machine concernée. Ce processus de requalification peut devenir une charge significative. Des questions reviennent très souvent : qui doit gérer, suivre et piloter cet aspect opérationnel de
l’emballage ? Qui pour développer et maintenir cette expertise dans l’entreprise ?

Source : Emballages Magazine I Juin-Juillet 2017

Illustrations : Vincent Motron

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